Analyses et propositions CGT sur les POJ des CSP mixtes

Les Potentiels Opérationnels Journaliers (POJ)

Suite aux réunions auxquelles nous avons participées et organisées par le SDIS de la Marne pour faire évoluer le règlement opérationnel après la refonte du SDACR, nous avons analysé les besoins en POJ par CSP mixte (SPP/SPV). Le POJ correspond à la somme des effectifs de SPP et SPV de garde + les astreintes. Nos propositions sont basées d’une part sur informations de la direction sur les sollicitations et simultanéités, et d’autre part sur la connaissance de terrain et retours d’expérience des agents des CSP.

Pour le CSP Reims Marchandeau

L’effectif journalier doit être basé sur 20 professionnels minimum (actuellement 18) pour une garde de 26 sapeurs-pompiers aussi bien le jour que la nuit.

Un fonctionnement avec une garde uniquement composée de professionnels doit être privilégiée et favorisée, ce qui facilite la gestion des effectifs par les compétences et une présence quotidienne assurée par son indépendance.

L’activité et la simultanéité jusqu’à minuit justifient le minimum de l’effectif à 26, ce nombre devrait même être revu à la hausse pour permettre de diminuer la sollicitation opérationnelle des agents et permettre d’autres activités (FMPA, formation, information , …).

Un échéancier d’une dizaine de postes supplémentairesdevrait faire passer le nombre de 91 professionnels en équipe à plus de 100 pour répondre aux besoins.

Il est inacceptable de constater que certains pompiers volontaires font plus de gardes et d’interventions que les professionnels, cela met en avant un réel manque d’effectif.

Le manque d’officiers et leur mise en garde opérationnelle (80 par an) oblige les sous-officiers à effectuer des activités fonctionnelles pour assurer un minimum de logistique et d’organisation dans le CSP, c’est une contrainte à prendre en considération dans la réflexion globale.

Pour compléter le POJ, une astreinte de 3 SPV par tranches de 12 heures devrait être mise en place et en cas de besoin une complémentarité de renfort immédiat avec les SPP logés.

Pour le CSP d’Epernay

Actuellement l’effectif de garde est de 14 sapeurs-pompiers jour et nuit dont 10 professionnels au minimum. La garde journalière avec les effectifs actuels des équipes met en évidence des difficultés de gestionqui devraient être en partie estompées par une augmentation de 4 postes de SPP, soit 51 au total(3 équipes de 17).

Cette solution atténuerait la sur-utilisation de gardes postées avec des pompiers-volontaires et permettrait une nette amélioration de leur réponse en astreinte.

L’objectif à atteindre rapidement est un effectif journalier de 16 sapeurs-pompiers pour répondre aux exigences opérationnelles et permettre un bon fonctionnement des l’activités obligatoires et nécessaires hors interventions.

Pour compléter le POJ, une astreinte de 3 SPV par tranches de 12 heures devrait être mise en place.

Pour le CSP de Vitry-le François

Aujourd’hui avec un effectif de 25 professionnels, le système de garde de 12 heures jour sauf WE/férié avec une modulation à la carte, répond normalement à l’activité opérationnelle et fonctionnelle.

La complémentarité avec quelques volontaires se fait entre 7h00 et 19h00 et totalement le reste du temps.

A plusieurs reprises, il a été proposé par la hiérarchie de mixer des gardes de 12 et 24 heures, mais ce CSP est très particulier et un système de garde en 24 heures mixte (SPP/SPV) pourrait amener de grosses difficultés de fonctionnement par le relationnel.

Une grande majorité des professionnels sont venus et ont trouvé l’attrait de cette organisation de la garde unique, aussi bien pour des raisons personnelles que professionnelles.

En tenant compte du POJ et de la simultanéité à un taux de 95 % sur les variations 2017/2018, l’effectif de professionnels requis pour des gardes de 24 heures serait au moins de 42 professionnels, soit 3 équipes de 14.

Ce retour en arrière vers des gardes de 24 heures au nom de la mixité (SPP/SPV) est à contre courant des préconisations nationales sur la durée des gardes postées et des réflexions portant vers des gardes de 12 heures maxi (soit de jour, soit de nuit).

Actuellement le CSP répond correctement aux demandes de secours, il a fallu plusieurs modifications dans l’organisation pour en arriver à ce niveau. Même si le système n’est pas parfait selon vous, il est nécessaire de laisser un temps suffisant pour analyser et permettre quelques améliorations ponctuelles.

Pour compléter le POJ, une astreinte de 3 SPV par tranches de 12 heures devrait être mise en place.

Pour le CSP de Reims-Witry

La modulation jour 20 et la nuit 17 sapeurs-pompiers met en réelle difficulté l’organisation de la garde et la réponse opérationnelle de nuit.

Actuellement les logés sont sollicités régulièrement lors de leurs « rendus-logement » et ce système devrait prendre fin bientôt, car illégal.

De plus, le nombre de professionnels doit être porté au minimum de 16 par garde, au lieu de 15 voir 14, afin d’éviter les problèmes de compétences et prise de fonctions irrationnelles des volontaires. Sans compter les tensions que cela engendre entre eux.

Le nombre d’interventions ayant nettement augmenté, l’analyse de la sollicitation et de la simultanéité devrait projeter une augmentation du POJ et donc des effectifs de professionnels.

Pour compléter le POJ, une astreinte de 3 SPV par tranches de 12 heures devrait être mise en place et en cas de besoin une complémentarité de renfort immédiat avec les SPP logés.

Pour le CSP de Châlons en Champagne

La localisation centralisée du CSP est un atout pour répondre aux demandes de complémentarité et de renfort, mais reste isolé des autres centres de secours. Certains centres ayant régulièrement des volontaires en disponibilité opérationnelles en nombre insuffisantes (DOP), obligeant des couvertures de secteurs plus importants.

Le nombre de sapeurs-pompiers de garde avec un effectif 20 le jour et 18/19 ou 20 la nuit est historiquement bas (la variable vient du complément dû au nombre de rendus-logement disponibles). Un effectif de garde 20 SP le jour et la nuit doit être maintenu.

Cependant, la cohérence du fonctionnement vient du fait que l’effectif de professionnels est de 16 au minimum, cela permet d’avoir un nombre de chefs d’agrès et de conducteurs formés et confirmés à tous les engins et répondre ainsi en grande partie à tous les départs.

Depuis plusieurs années, l’activité opérationnelle est tenue par 3 équipes de 25 professionnels chacune. Cela correspond tout juste aux besoins, d’autant plus que l’absentéisme causé en grande partie par l’implication des formateurs dans un grand nombre de stages, est l’équivalent de 10 temps plein, soit le même temps que les deux CSP de Reims réunis.

Il faut ajouter également le manque d’officiers qui a une grande incidence dans le fonctionnement du CSP.

Comme dans l’ensemble du département, le nombre d’interventions n’a cessé d’augmenter depuis deux ans, notamment en VSAV, ce qui laisse à supposer que cette hausse d’activité ne devrait pas évoluer différemment dans les années à venir.

L’effectif de 20 permet également de maintenir un Départ Normal Renforcé immédiatde jour comme de nuit (2 FPT + 1 EPS + 1 VSAV + 1 CDG = 18 SP + 1 stationnaire + 1 SOG), ce qui est unminimum pour couvrir l’étendue du secteur.

Même si une diminution de la sollicitation est perceptible de minuit à 6 heure du matin, cela reste un créneau trop restrictif pour prétendre à une modification du POJ.

Pour compléter le POJ, une astreinte de 3 SPV par tranches de 12 heures devrait être mise en place et en cas de besoin une complémentarité de renfort immédiat avec les SPP logés.

Quelques réflexions pour l’ensemble des CSP

La mixité (SPP/SPV) a toujours été de mise, mais avec parcimonie et cohérence. Les sapeurs-pompiers volontaires peuvent prendre occasionnellement des gardes, mais en aucun cas cela doit devenir leur activité principale. Le cas contraire met en évidence un manque de professionnels par du travail dissimulé.

On ne peut que constater les difficultés créées par l’utilisation abusive des gardes postées des SPV, cela amène certains à prendre possession d’un centre de secours pour toutes sortes de raisons, mais surtout financières. C’est le cas dans les centres où les vacations sont devenues parfois des ressources indispensables dans les secteurs en crise à l’emploi, pour combler toutes sortes de crédits ou tout simplement pour vivre.

Triste constat, venant de décisions politiques et relayées par la direction du SDIS détournant la vocation de l’engagement citoyen pour combler des emplois statutaires.

A la CGT nous avons toujours affirmé la professionnalisation en zone urbaine et une complémentarité en zone rurale par les volontaires. Nous continuerons dans cet engagement, afin que la raison financière ne soit pas l’unique variable de décision sur les choix portés sur l’organisation des secours Marnais.

 


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