Calculs de l’évolution de la prime de feu

par CGT SDIS 51 · Publié 3 février 2020 · Mis à jour 14 février 2020

220, c’est le nombre de jours de grève, de luttes et de manifestations en tous genres que les Sapeurs-Pompiers Professionnels ont vécu, afin d’obtenir des prémisses de reconnaissance face à ce gouvernement.

Pour une très large majorité des agents des SDIS, il était nécessaire de ne plus se contenter de reconnaitre notre profession qu’uniquement à travers des cérémonies burlesques de remise de médailles insignifiantes distribuées par les autorités, mais aussi qu’à travers les cérémonies théâtrales de Saintes Barbes et pire encore qu’autour d’un cercueil de collègue décédé en service.

Depuis le mois de juin, que d’énergie gaspillée par les agents des Service Départementaux d’Incendie et de Secours de toute la France pour tenter d’obtenir une revalorisation d’une prime inchangée depuis 30 ans, mais aussi d’une réelle protection physique face aux agresseurs lors des interventions et en plus la reconnaissance de leur implication par l’assurance d’un départ en retraite aménagé.

La stratégie du pourrissement utilisée par le gouvernement a fini par retomber sur les élus locauxà travers de luttes internes, qui ont ensuite opposé les pompiers à leur direction, et bien évidemment les grévistes face aux lécheurs de bottes.

Car un grand nombre d’agents ont dû d’abord lutter localement contre leur propre hiérarchie pour faire valoir leur droit de grève et de manifestation. Les mêmes, et d’autres, ont été discriminés et sanctionnés, alors qu’ils exerçaient leur droit constitutionnel de grève et de protestation. Ce constat est malheureusement pas nouveau et pourtant…

Dans certains SDIS, cela a été extrêmement compliqué, car les « planqués » ont sévit contre les « rebelles ».

Malgré tout et l’histoire le confirme, ils seront tous bien contents de profiter lors l’augmentation de la prime de feu et certains absents auront les poches bien remplies lors du passage à 25 % pour TOUS.

C’est un constat, mais il s’adresse aussi malheureusement à ceux qui étaient bien frileux et tremblants au fond de la remise lorsqu’il fallait aller au charbon !

Espérons au moins qu’un jour ils auront la décence de dire merci.

Cette période sombre de notre parcours professionnel laissera des traces, cela ne peut être autrement !

Mais il ne faut pas que noircir le tableau, la lutte paie ! Car il faut se rendre à l’évidence, et aussi admettre que sans ce grand rassemblement syndical, sans les luttes et manifestations, sans la détermination de ceux qui ont cru et ont fait vivre nos revendications, il n’y aurait pas eu d’avancées sur les dossiers les plus importants de notre corporation.

Sans vouloir cautionner à toute fin la signature sans concertation des bases, ni vouloir les blâmer nos représentants nationaux, vous trouverez en suivant une projection des évolutions de la prime de feu selon votre grade, votre échelon et les différents taux qui ont été évoqués lors du conflit national.

Quelques données de base de compréhension, selon les différentes colonnes des tableaux ci-dessous

En bleu : Le grade, SAP, CPL, CCH, … correspond au grade de la grille indiciaire

En jaune : Le taux de la prime de feu mensuelle « annoncée »

Colonne 1 = Echelon correspond au niveau de rémunération de votre grade

Colonne 2 = Durée correspondant au temps nécessaire pour atteindre l’échelon suivant 1 à 2

Colonne 3 = Le nombre d’indices permettant de calculer le salaire brut. La valeur du point d’indice est de 4,6860 € depuis le 1er février 2017, aucune augmentation n’est prévue en 2020.

Colonne 4 = Salaires bruts (traitement), référence pour le calcul des primes et cotisations sociales

Colonne 5 = Taux appliqué pour la prime de feu calculé sur le salaire brut

Colonne 6 = Sur-cotisation CNRACL de 1,8 % calculé sur le salaire brut majoré de la prime de feu, l’employeur cotise à la hauteur de 3,6 %. L’ADF, l’AMF, la CNSIS demande la suppression de cette sur-cotisation pour financer l’augmentation de la prime de feu. Toutes les organisations syndicales représentatives des SDIS de France de revendique également pour augmenter le pouvoir d’achat des SPP.

Colonne 7 = Le gain réel de la prime de feu en euros après retrait de la sur-cotisation

Colonne 8 = Calcul de la perte en euros de la prime de feu suite à la sur-cotisation

Colonne 9 = Calcul de la prime de feu réellement perçue après le retrait de la sur-cotisation

Colonne 10 = Ecart entre la valeur de la prime de feu « annoncée » et celle réellement perçue