La santé n’a pas de prix… sauf pour les pauvres !

Mal partout

Le mercredi 18 avril 2012

Le décret N° 2011-1474 offre la possibilité aux collectivités et établissements publics (SDIS) de participer financièrement à la complémentaire santé (remboursement non pris en charges par la sécurité sociale), et/ou la prévoyance (complément salaire en cas de 1/2 traitement, assurance invalidité, décès,…).

Cette possibilité est une véritable aubaine pour mettre en place une politique de santé élargie sur le bien-être, les conditions de travail, la sécurité et la prévention sanitaire.

La CGT avait, au dernier trimestre 2009, à travers une enquête départementale mise en avant le mal vivre au sein du SDIS de la Marne et les difficultés que rencontraient les agents pour exercer leurs missions au quotidien :

–  méthodes de management archaïques,

– autoritarisme démesuré,

– pression sur le personnel,

– manque de clairvoyance de notre hiérarchie sur les impacts de décisions prises très éloignées des réalités de terrain,

– manque de reconnaissance du travail effectué,

– confiance limitée envers la hiérarchie et les élus, …

Résultat, des agents démotivés, croyant plus en leur avenir avec un manque de confiance en soi qui se traduit par de nombreux arrêts de travail, dont certains pour dépression avec un absentéisme nuisible pour tous.

Fort de ce constat, la priorité de notre direction doit se tourner sur l’état de santé des agents que ce soit psychique ou physique. Bon nombre de nos collègues en difficultés financières avec un impact sur leur budget familial les obligent à faire l’économie de soins sur leur propre personne, cela se répercute inévitablement sur leur travail.

Il a été mis en évidence qu’une bonne complémentaire santé permet aux agents de ne pas repousser au lendemain leurs problèmes médicaux et donc de ne pas aggraver leur état de santé, avec pour conséquences directes une diminution des arrêts en longues maladies.

La France a, selon de nombreuses enquêtes, par travailleur un taux d’efficacité et de productivité supérieure aux pays européens et émergents, cela est sans conteste le fruit de bonnes conditions de travail, mais aussi de bonne santé.

C’est pour préserver ces atouts que les organisations syndicales ont obtenu une participation financière de nos collectivités, mais aussi une révision de méthodes en matière de santé préventive.

Bien loin du slogan irresponsable et électoraliste du « travailler plus pour gagner plus », aujourd’hui le bon sens doit amener nos élus politiques au « vivre mieux pour travailler mieux ».

Les gouvernements successifs ont petit à petit désengagé l’état et orienté notre système de soins vers une prise en charge personnelle. Système dénué de toute solidarité catégorielle et intergénérationnelle, mais qui rapporte énormément d’argent aux assurances, effet pervers du système capitaliste !

Au-delà de la lutte pour préserver notre sécurité sociale où le remboursement de tous les frais de santé devraient être à 100 %, nous devons aujourd’hui donner la possibilité à tous de se soigner convenablement.

Il ne faut pas non plus oublier l’allongement du nombre de trimestres cotisés, ce qui entraîne un vieillissement des salariés en activités et donc d’inévitables problèmes de santé de d’arrêts maladie. C’est bien là aussi toute la responsabilité des élus qui devront gommer, autant que possible, les conséquences néfastes de la réforme de la retraite. 

Le décret N° 2011-1474 prévoit une participation de l’employeur pour la complémentaire santé soit par le biais d’un choix de labellisation (respect de la solidarité mutualiste) soit par une convention avec un partenaire de santé respectant un cahier des charges bien défini.

Chaque option présente des avantages et des inconvénients et c’est après la consultation de l’ensemble du personnel que nous pourrons définir les orientations à prendre.

Il faut également définir les nécessités et attentes, sachant que c’est bien souvent l’optique et le dentaire qui est au cœur des problèmes de remboursement.

Quant à la prévoyance cela se traduit par un complément de salaire en cas de 1/2 traitement avec prise en charge ou non des primes et indemnités, une assurance invalidité, une assurance décès, …

Là encore ce sont les personnels qui choisiront les critères à retenir avec peut-être des priorités.

Les formules retenues doivent être incitatives pour obtenir l’adhésion du plus grand nombre. Les enquêtes élaborées auprès de certaines collectivités avant-gardistes et dues entreprises du secteur privé montrent que la part de l’employeur doit être proche de 60 à 65 % pour avoir l’effet escompté.

Au-delà de ce taux il va sans dire que le succès est incontestable. Certains l’ont bien compris et le témoignage d’un établissement public a démontré qu’avec un financement à la hauteur de 80 %, le taux d’arrêt maladie à chuter de 50 % en quelques années.

Cette participation n’est pas de l’assistanat, mais bel et un bien un investissement pour améliorer la qualité de vie au quotidien et par là même au travail.

En tout état de cause, l’aspect financier ne doit pas être le seul critère de choix même s’il faut en tenir compte.

Pour ce faire, la participation doit être réelle de tous et plus particulièrement le Service de Santé et de Secours Médical (SSSM), le Comité d’Hygiène et de Sécurité (CHS), le groupement des Ressources Humaines, les chefs de centres et bien évidemment notre direction et les élus.

Aujourd’hui nous avons avancé ces différents points de vue lors de la réunion avec le groupement ressources humaines, le message était clair : nous devons agir ensemble et en bonne intelligence pour mettre en place une politique de santé efficace et pérenne dans notre département.

 

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