Quand promotion rime avec déception

Spécial promotions

Lundi 3 février après-midi, une réunion s’est tenue à la direction portant sur les tableaux d’avancement des sergents et adjudants. On nous a annoncé des miettes à se partager pour cette année, une dizaine de postes d’adjudants et de 10 à 13 postes de sergents.

Question de la CGT : Comment se fait-il qu’il n’y ai que si peu de sergents promouvables cette année ?

Réponse de la direction : On va mettre en place un test de type QCM pour vous départager !

Bel hommage à Georges Marchais : C’était peut-être pas votre question, oui mais c’est ma réponse !

Le nombre de postes étant très inférieur aux orientations prises par la direction au lendemain de la parution des décrets de la refonte de la filière, nous ne pouvons pas accepter de nouvelles négociations ou autres compromis.

Pour la liste d’aptitude des sergents, les chefs de centre sous couvert de la direction, ont proposé de mettre en place un test de 80 Questions à Choix Multiples de tri, afin de leur permettre de classer les agents.

Parmi les organisations syndicales, seule la CGT s’est opposée à cette proposition. Car la solution de l’examen ne répond en aucun cas à la problématique du manque d’ouverture de postes à pourvoir. Elle n’est qu’un aménagement d’une situation précaire et une contrainte supplémentaire.

Les chefs de centre auraient été plus avertis de pousser à l’augmentation des nominations au lieu d’accompagner ces travers. Il est vrai qu’ils sont pour la plupart au syndicat catégoriel de cadre, ce qui met la catégorie C au dernier rang de leurs soucis.

Pour la promotion des sergents, les textes sont clairs et prévoient un examen professionnel (ouvert en 2015), un concours interne et la promotion au choix. Et non pas une 4ème solution qui serait  un mixage des 3.

La CGT depuis toujours revendique la priorité à l’ancienneté, seul critère valable et recevable pour permettre à tous une évolution de carrière équitable et un départ en retraite dans de moins mauvaises conditions.

il reste encore aujourd’hui quelques agents qui ont réussi la formation de chef d’agrès incendie et qui ne sont toujours pas nommés sergent.

Il est inconcevable qu’ils ne soient pas placés en tête de liste, à moins que les membres du jury et la commission pédagogique qui ont validé leur examen, ne soient que des individus incompétents tombés du dernier camion de singes !

Un certain nombre d’agents exercent la fonction de chef d’agrès VSAV (ambulance) et depuis de nombreuses années sans avoir subi le moindre reproche, aujourd’hui la direction voudrait remettre en cause leur travail, leur expérience et compétence. C’est tout simplement inacceptable !

          Qui, à part les agents de la catégorie C, exercent des fonctions supérieures au grade dont ils sont rémunérés.

          Qui, à part les agents de la catégorie C, subissent des pressions et des remises en cause quotidiennes de leur savoir-faire.

          Qui, à part les agents de la catégorie C, sont trainés devant le conseil de discipline à la moindre faute, alors que pour d’autres les fautes les plus lourdes sont étouffées.

          Qui, à part les agents de la catégorie C, sont les premiers acteurs du service d’incendie et de secours de terrain et à ce titre-là ils méritent une véritable reconnaissance.

A ce manque de reconnaissance, il faut ajouter l’inévitable excuse budgétaire qui freine la possibilité de promotion pour tous ceux qui exercent les fonctions supérieures à leur grade.

C’est le cœur fendu et les larmes aux yeux que les plus hauts dirigeants nous expliquent que les caisses sont vides et qu’ils ont du mal à boucler les fins de mois.

Eux dont les rémunérations de plusieurs milliers d’euros mensuels et multiples avantages suffisent à peine à leur faire oublier le rôle ingrat qu’on leur fait jouer. Car ils subissent aussi des pressions !

Des pressions venant de politiciens cumulards de mandats, et donc d’indemnités, qui expliquent à notre hiérarchie que le contribuable n’est pas une vache à lait et qu’il ne faut pas gaspiller l’argent public.

C’est tout simplement extraordinaire !!!

Molière n’aurait pas rêvé mieux, après les fourberies de Scapin, le bourgeois gentilhomme et les précieuses ridicules… Les fourberies des bourgeois ridicules.

Cependant, le temps passe et le sablier coule. Il ne reste que cinq ans pour que le terme de la période transitoire soit effectif. Cinq années qui vont voir se dégrader encore plus nos conditions de travail et le manque de reconnaissance.

Et si on prenait un peu de recul pour réfléchir :

– réfléchir à un service public de qualité qui ne peut pas fonctionner sans fonctionnaire,

– réfléchir que ces fonctionnaires sont des salariés et doivent être rémunérés selon le niveau de responsabilités des fonctions exercées,

– réfléchir également aux missions particulières et difficiles que les pompiers exercent tout le long de l’année, de jour comme de nuit et par tous les temps,

– réfléchir à l’impact de ces interventions sur le plan physique et même psychologique face à la misère et la détresse,

– réfléchir enfin au meilleur moyen de reconnaitre et d’estimer le travail effectué par tous et notamment par ceux qui exercent depuis longtemps.

Vaste programme pour certains et pourtant tellement évident pour d’autres, il suffit juste de mettre au cœur de la réflexion, l’humain d’abord !

 

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