Et si on parlait feux de forêt !

Les feux de forêts dévastent la France de toutes parts, même en Bretagne, et les sapeurs-pompiers ont des effectifs bien insuffisants pour lutter jour et nuit contre ce fléau.

Aujourd’hui, les différentes zones de défense font pression sur les directions pour qu’ils répondent aux nombreuses demandes de renfort. Il est difficile de botter en touche, car il s’agit aussi de l’image des départements et de notre pays avant tout, il ne faut surtout pas mettre en évidence le manque de moyens en France. D’autant plus que la presse internationale couvre les évènements et reste aux aguets.

La solidarité nationale conduit donc les services d’incendie départementaux à envoyer de nombreux renforts humains et aussi matériels. Tout ceci est non seulement louable, mais nécessaire !

A la fois pour combattre les feux, protéger nos forêts et les habitations, mais aussi soutenir les Sapeurs-Pompiers locaux souvent débordés, fatigués, situation pouvant engendrer de graves accidents.

Depuis de nombreuses années, la CGT alerte le gouvernement de la situation extrêmement fragilité de notre système de lutte contre les incendies et de secours aux victimes, mais la priorité est ailleurs et notamment pour alimenter les groupes du CAC 40 par centaines de milliards ou développer le commence d’armement, qui est et restera une valeur sûre pour les capitalistes.

Ceci dit et pour rappel, la période estivale est aussi la période des congés payés pour de nombreuses familles de Sapeurs-Pompiers Professionnels et Volontaires qui sont actuellement à la montagne, au bord de mer ou ailleurs.

Sachant que les Services d’Incendie et de Secours fonctionnent tout le long de l’année en flux tendu, les mois de juillet et août sont les plus critiques de l’année au point de vue des effectifs de garde.

Cela peut paraître une évidence, mais il est bon de le rappeler au « porte-parole » de notre corporation qui rejette sur les employeurs le manque de disponibilités des volontaires. Cet « expert » en stratégie ferait mieux d’inviter les autorités à fermer les campings et autres lieux de villégiatures, s’il souhaite voir revenir en nombre les renforts. Car même si cette « analyste averti » compte sur les vocations encouragées par les vacations, il y a des limites à l’exploitation des bonnes volontés !

A cela, il faut ajouter maintenant la possibilité pour les Sapeurs-Pompiers Volontaires d’exercer uniquement du secours à personne. Ils sont donc comptés dans les effectifs sans distinction, mais ils sont d’aucune utilité pour les renforts de feux.

Et puis il y a le côté COVID qui pose des interrogations :

– Faut-il être vacciné pour lutter contre les feux de forêts ? Quelle en est la nécessité au milieu des territoires boisés ?

– Jusqu’à quand faudra-t-il laisser sur la touche les milliers de non-vaccinés ?

– Les Sapeurs-Pompiers venus de l’étranger sont-ils eux aussi vaccinés ? Ils nous diront sans aucun doute que « oui », d’ailleurs cela a été certainement vérifié, sinon…

Côté marnais, d’autres questions se posent, car pour laisser partir des Sapeurs-Pompiers Professionnels en renfort, il faut que ces derniers prennent des récupérations. Sauf que pour respecter les effectifs de garde minimum dans les centres de secours, il faut supprimer les récupérations aux autres agents qui avaient prévu de profiter de quelques jours en famille.

De ce fait, les tensions sont de plus en plus fortes entre ceux qui partent pour lutter contre les feux de forêts et ceux qui sont obligés de rester pour répondre aux secours marnais.

Et oui ! Il ne faut pas oublier, malgré tout, que les sollicitations pour les interventions continuent aussi dans notre département.

Là aussi il est grand temps de prioriser l’essentiel de nos activités et d’arrêter d’utiliser de l’argent public pour des fanfaronnades de toutes sortes, telles que : les réceptions, médailler n’importe qui pour n’importe quoi (la médaille des médaillés par exemple), les défilés et bien d’autres encore, mais toutes ces futilités font perdre beaucoup de temps et d’argent public, aux détriments des moyens donnés pour améliorer la qualité du service rendu.

Pour conclure, il est grand temps de se concentrer sur nos activités principales et réellement nécessaires, même si cela passe par plus de réflexion, d’étude et peut-être de travail.

Au niveau national, il y a aussi beaucoup à faire, tout d’abord le gouvernement doit absolument développer une sécurité du territoire contre les feux de forêt avec de véritables moyens financés par l’Etat. Il est devenu primordiale d’avoir une force d’attaque qui ne frôle plus le ridicule.

Il faut également pousser vers la création d’unités européennes capables d’intervenir sur l’ensemble des pays de l’Union, car nous avons tous les ans des feux de grandes ampleurs dépassant les capacités d’intervention de nombreux pays. L’objectif est d’obliger l’Europe à protéger ses citoyens de ces feux de façon à la fois préventive, et surtout d’avoir les moyens de les combattre efficacement. La protection européenne ne doit pas être que militaire !

Ce n’est pas compliqué, il faut juste une volonté politique et puiser dans les caisses, car même si du courage il en faut, de l’argent il y en a !



Pour tous renseignements complémentaires : cgt.sdis.marne@wanadoo.fr 

 

 

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