Dépôt de motion en préfecture

Préfecture  2015

Dans le cadre de la journée d’action programmée par le collectif national de la CGT des SDIS de France, une délégation CGT du SDIS de la Marne a été reçue à la préfecture par la Directrice de Cabinet, Mme SIMON Corinne.

Cette rencontre avait pour but le dépôt d’une motion, ainsi qu’un échange sur divers points concernant le fonctionnement opérationnel des secours marnais.

Nous avons dénoncé le manque récurent de moyens budgétaires avec une participation scandaleusement minime et irresponsable venant du Conseil Départemental de la Marne à contrario de bon nombre autres départements de France ; le Conseil Départemental de la Marne participe à la hauteur de 36 % au budget contre une moyenne national de 57 %.

Les 64 % restant sont à la charge des communes et EPCI qui, à leur tour, posent aujourd’hui la question de l’efficacité d’un SDIS qui est étranglé financièrement. De ce fait, certains élus de Reims et Châlons veulent remettre en cause l’ensemble des participations financières.

Pour information, sur la base des comptes de gestion 2012 et 2013, la moyenne du coût par habitant pour le SDIS de la Marne est de 64 €, alors que nationalement il est de 81 €.

Il n’appartient pas au Préfet de décider du montant des fonds attribués au SDIS, il lui appartient cependant d’avertir le gouvernement des difficultés occasionnées par un manque de règlementation sur la participation des Conseils Départementaux et ce que cela engendre.

Et bien que les élus du Conseil Départemental n’hésitent pas à faire des éloges sur l’investissement des pompiers et leur sens du service public, ont ne peut pas leur retourner le compliment, bien au contraire.

Nous n’avons pas d’autres choix que de fonctionner avec le peu de moyen mis à notre disposition et malheureusement cela se traduit par un impact direct sur l’opérationnel du service de secours.

Pour commencer cela amène une dégradation du niveau de formation avec un calendrier de stages au minima, des formations élaborées sur des quotas d’heures revues à la baisse d’années en années, des véhicules opérationnels usés au-delà du bon sens et de la sécurité, des Equipement de Premières Interventions manquant pour les pompiers et les ruraux en particulier, des entrainements revus à la baisse pour les équipes spécialisées, … bref des impacts sur la qualité, mais aussi et surtout sur la sécurité des pompiers en intervention.

Le respect du nombre de pompiers suffisants par engin d’incendie lors des départs n’est plus respecté, avec en plus la complicité de notre direction.

Faisant la sourde oreille aux interpellations de la CGT, le président du Conseil Départemental amène par sa politique restrictive une dégradation des secours dont l’impact sera rapidement perçu par les citoyens marnais et autres usagers en transit.

Nous ne développerons pas ici le mauvais état des locaux, cela prendrait trop de temps et fera l’objet d’un autre article.

A la veille du grand foutoir que provoquera la réforme territoriale, l’avenir de notre SDIS s’assombri, il est plus que nécessaire de légiféré pour obtenir des moyens financiers supplémentaires pour une participation plus élargie vers ceux qui profitent des financement publics pour obtenir des bénéfices, mais aussi envers :

  • les sociétés d’assurances sont les premiers à bénéficier du travail des pompiers à travers leurs interventions et surtout la maitrise des incendies, permettant ainsi moins de dégâts qui se traduit par moins de dépenses en remboursement auprès de leurs assurés,
  • les établissements à risques classés SEVESO, qui oblige notre SDIS à investir dans du matériel spécifique et couteux,
  • les sociétés d’autoroute, dont les énormes bénéfices alimentent de nombreux actionnaires,

D’autres encore devraient contribuer au fonctionnement du SDIS pour nous permettre de répondre aux risques qu’ils créent, car ce n’est pas au contribuable marnais de payer la note, il n’en a pas les moyens selon les élus.

Nos propositions vont être relayées au gouvernement et qui sait… un jour peut-être nos élus seront touchés par le remord et par l’envie de donner aux citoyens la sécurité qu’ils méritent.

En attendant qu’ils se sentent concernés, il nous faudra certainement retourner dans la rue pour réclamer les moyens nécessaires pour assurer la sécurité des marnais. 

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