Une majorité syndicale de pompiers professionnels voit rouge. Non à la déconstruction !

Article du journal L’Union

Quatre syndicats représentant à eux seuls 60 % des sapeurs-pompiers dénoncent un protocole d’accord entre gouvernement et syndicats minoritaires, visant à une régression sociale.

« Et puis la bagarre continue. Nous avons rendez-vous la semaine prochaine avec Charles-Amédée de Courson, le président du SDIS ».
Chaque chose en son temps. Jeudi, alors que tout de même 10 000 pompiers professionnels « soit le quart de la profession » commente Mario Santin, secrétaire général du syndicat CGT, étaient à Paris, une délégation châlonnaise demandait à être entendue en préfecture.
Le but de ces manifestations ? : « Dénoncer la déconstruction de la filière sapeur-pompier professionnel ». Déconstruction qui s’appuie selon lui à partir de la signature d’un protocole d’accord.
Rallongement de carrière
Ce protocole est paraphé entre le ministre de l’Intérieur d’une part et d’autre part quatre organisations syndicales (FO, CFTC, UNSA, CGC) avec l’appui d’une association, la fédération nationale des sapeurs-pompiers de France.
Le cégétiste est contre les accords : « Les incidences du projet qu’ils défendent introduiraient le recrutement sans concours et induiraient un rallongement de la carrière des sapeurs-pompiers de catégorie C de 7 années, traduisant ainsi la volonté du gouvernement de rationaliser les effectifs et la masse salariale ».
La CGT n’est pas seule contestataire et fait cause avec la CFDT, la FA/SPP-PATS et Sud. Des syndicats qui tempêtent : « Avec cet accord, il faudra 21 années pour passer du grade de sapeur au grade d’adjudant, contre 14 années actuellement ». Selon eux, le texte permettrait aux sapeurs-pompiers volontaires de devenir pompiers professionnels après 3 ans de volontariat « sans examen sérieux ».
Régression programmée
Du coup, ils voient collectivement rouge. D’autant qu’à leurs yeux, la FNSPF « qui est une simple association de type loi 1901, n’est pas qualifiée pour être partenaire d’un accord ».
Ensuite parce que les syndicats contestataires rappellent qu’ils représentent à eux quatre 60 % de l’ensemble des 40 000 pompiers nationaux : « Nous avons la même représentativité à Châlons » compare au passage le représentant de la CGT.
Il estime quant à cette déconstruction de la filière professionnelle : « C’est la programmation d’une régression sociale sans précédent pour la profession ».
Il ajoute : « Nous demandons l’ouverture de négociations sur la réforme de la catégorie B dans la filière sapeur-pompier avec les organisations représentatives du conseil supérieur de la fonction publique territoriale ».

Fabrice MINUEL

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