Les Huiles prennent des décisions qui font tâche d’huile !
La santé des Sapeurs-pompiers est sans aucun doute la préoccupation majeure de la direction générale et de notre hiérarchie, car depuis peu la problématique des fumées est prise à bras le corps par les plus fins experts de notre profession.
Des spécialistes n’ont cessé d’étudier, de chercher et rechercher, d’évaluer les risques pour trouver des solutions, afin de lutter contre l’ennemi juré de notre profession : les fumées.
Après de très nombreux mois de travail acharné, le premier constat est sans appel : non seulement il n’y a pas de fumée sans feu, mais nos habiles savants ont fait une véritable découverte, il n’y aurait presque pas de feu sans fumée ! Abasourdi par une telle révélation, ils se sont empressés de ne rien faire par peur d’aggraver la situation.
Oui mais voilà, certaines organisations syndicales les avaient alerté depuis plusieurs années, la CGT en tête, pour que des dispositions soient prisent dans le cadre de la protection du personnel pendant, mais aussi après l’extinction des incendies. Car le danger est bien là, les particules de fumée déposées sur les Équipements de Protection Individuelle (EPI) sont aussi dangereuses à la fin des interventions, car très volatiles. Il s’agit d’un amalgame de toutes sortes de gaz toxiques dégagés lors des incendies qui sont classés en deux grandes catégories, les gaz asphyxiants comme les cyanures, l’hydrogène sulfuré et les oxydes de carbone agressant le système nerveux central et les gaz irritants comme le chlore et ses dérivés, les aldéhydes et les dérivés de l’azote entraînant des lésions caustiques des muqueuses respiratoires. Au total plusieurs centaines de gaz toxiques ont été identifiés.
Avant d’envisager des solutions, tout d’abord il faut rappeler que les caisses sont vides, les budgets réduits, qu’il faut lutter contre le gâchis, etc, etc, etc, … On connaît la musique et la partition n’est pas forcément la même lorsqu’il s’agit d’acheter des véhicules de fonction qui deviennent des véhicules de service à utilisateur unique. Petit tour de passe-passe, afin ne pas alourdir les impôts sur le revenu de nos dirigeants par des avantages en nature.
Malgré tout, il va falloir trouver les moyens financiers pour fournir des moyens techniques, afin de préserver la santé des moyens humains.
Sous la pression des représentants du personnel, la direction générale a proposé des mesures aussi surprenantes que ridicules et qui ont été reprises par certains dirigeants de SDIS dont les réflexions restent limitées.
Ils nous ont informé que l’exposition aux fumées doit être réduite, car les particules pénètrent aussi par les pores de la peau. Sage décision, sauf que cela entraîne un roulement de personnel plus important, donc des renforts voir des relèves, alors que nous n’avons pas les ressources nécessaires.
Pire encore, celle-là est l’idée la plus incroyable, mais surtout la moins coûteuse, pour diminuer les risques, les Sapeurs-Pompiers doivent se raser. Il faut donc interdire la barbe, car elle favoriserait des micro-fuites de l’Appareil Respiratoire Isolant (ARI), ce qui pourrait entraîner de graves maladies. Cependant, ils n’ont pas à ce jour de statistiques médicales concernant les conséquences d’être barbu ou non.
Par contre s’ils continuent avec ce type de réflexion et aux vues de ce qu’ils veulent nous glisser, on ne va pas tarder à s’épiler l’arrière-train de manière préventive pour éviter toute irritation.
Comment ne pas rester perplexe devant une telle mauvaise foi, devant un tel manque de considération, quelle déception une fois de plus de constater un tel mépris !
Devant le danger que représentent les fumées, il nous appartient à tous d’impulser de véritables solutions pour mettre en place un système de prévention aussi bien en intervention que lors du retour dans les centres de secours, et cela sans être guidé uniquement par le coût et encore moins des recommandations loufoques de quelques illuminés.
Nous ne nous laisserons pas entraîner vers d’autres chemins que celui de la raison et de l’efficacité, nous mettrons tout en place pour protéger la santé des Sapeurs-Pompiers Marnais, c’est le rôle de nos élus du CHSCT et aussi celui de notre organisation syndicale.