Retour sur le Conseil d’Administration du jeudi 6 janvier 2025
Les élus du Conseil Départemental ont décidé de réduire leur participation au budget du SDIS de 2 % pour l’année 2025, estimant que chacun devait fournir des efforts. Ils ont pris cette décision sans se préoccuper des exigences de nos missions de secours aux personnes et la lutte contre les incendies. À cela s’ajoute l’absence d’augmentation des cotisations des E.P.C.I. (Etablissements Publics de Coopération Intercommunale). De ce fait, notre SDIS se retrouvera inévitablement en grande difficulté avant la fin de l’année.
De plus, avec la hausse des charges énergétiques et l’augmentation de la cotisation C.N.R.A.C.L. (Caisse Nationale de Retraite des Agents des Collectivités Locales), ce sont plusieurs centaines de milliers d’euros qui manqueront au budget de l’année 2025.
Fort de ce constat, les élus ont voté un amendement d’augmentation obligatoire de 1,4 % pour les E.P.C.I. et vont solliciter la bonne grâce du président du Conseil Départemental pour obtenir la même subvention qu’en 2024, soit une évolution de 0 %.
Malgré cette petite lueur d’espoir, le conseil d’administration a décidé de geler plusieurs postes de caporaux et sergents entre autres, alors que de nombreux centres de secours souffrent déjà d’un sous-effectif en raison du non remplacement des départs en retraite, en disponibilité et mutation.
Le président du conseil d’administration a évoqué une solution qui ne devrait pas trop impacter le fonctionnement des services d’incendie, selon les dires des cadres des ressources humaines de la direction et des centres de secours. Voilà ce qui arrive quand on demande l’avis de ceux ne comprennent rien aux difficultés engendrées par un manque d’effectif dans les centres et en interventions. Malgré notre avertissement sur la situation critique, la décision est tombée.
Extrait du rapport N°1 du Conseil d’ Administration du jeudi 6 janvier 20 25
Des reports de recrutement envisagés et des non remplacements temporaires pour un montant représentant 343000 €.
Les reports portent sur :
– Chef de service formation -recrutement au 1er juin
– L’assistante GDMC -recrutement pour le 1° avril
Les non remplacements temporaires sont les suivants :
– 3 postes de caporal à compter du 1° mars – fin des SPV sous contrat (Epernay)
– 3 sergents en disponibilité – non remplacement 1 sur 5 mois, 2 sur 6 mois (Châlons-en-Champagne/Reims)
-Un personnel administratif et technique de catégorie A ou B (poste sigiste) – transformation d’un poste de lieutenant – pas de recrutement – poste disponible à compter du 1°r avril
– 2 postes de caporal – non remplacement à compter du 1° avril (Châlons-en-Champagne/Reims)
Dans une famille où le budget est serré, on ne supprime pas le pain, mais les desserts ! Quelques propositions pour réaliser des économies à court terme :
- Supprimer certaines FMPA non obligatoires, au contenu discutable et coûteuses en temps, déplacements et repas,
- Réviser l’organisation de la chaîne de commandement, qui favorise actuellement les territoires des officiers SPV d’astreinte au détriment des SPP de garde,
- Lutter contre les abus liés à l’utilisation des véhicules de service à des fins personnelles,
- Concentrer les efforts financiers sur les secours et réduire les dépenses de publicité et propagande,
- Repenser la construction d’une école départementale qui va plomber les comptes du SDIS pendant de nombreuses années, …
Enfin, pour pallier le manque de personnel dans les centres de secours et respecter les Potentiel Opérationnel Journalier (P.O.J.), nous pouvons prioriser les absences uniquement pour congés et supprimer les participations aux stages qui ne concernent pas l’avancement ou la titularisation des SPP. Cela permettra également de réaliser des économies très conséquentes.
Le nouveau directeur vient d’arriver et sa prise de commandement en grande pompe n’est que poudre aux yeux, les tambours, fanfaronnades et trompettes ont bien du mal à cacher les difficultés :
- Recréer du lien et un climat sein entre les services,
- Mettre fin aux pratiques douteuses et petits arrangements néfastes,
- Regagner la confiance des personnels et des organisations syndicales,
- Gérer un budget réduit et ne pas faire payer les pots cassés aux pompiers,
- Régler les dettes et factures en souffrances 2024, afin de regagner également la confiance des prestataires et services extérieurs, …
Notre position est claire, il ne peut pas y avoir de service public de secours en réduisant le personnel sans conséquence sur la sécurité et délai d’intervention. Afin d’assurer un fonctionnement normal de nos services, nous devons retrouver la totalité des effectifs budgétés dans nos équipes d’intervention, qui plus est, votés dans le règlement opérationnel par les élus et validé par le Préfet.